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Est-ce que Twitter tue notre langue ?

Article datant du 28 octobre 2011
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Au risque de paraître réactionnaire, l’acteur Ralph Fiennes s’est inquiété de l’effet de Twitter sur la langue de Shakespeare. Les mots trop longs disparaissent, a-t-il dit, à cause de la tyrannie “d’un monde de phrases tronquées, de slogans choc (soundbites) et Twitter.”

La twittosphère impose un maximum de 140 caractères aux usagers qui désirent publier des messages. Une contrainte intéressante pour les journalistes qui préfèrent la concision. Je suis de ceux qui croient qu’il n’est pas utile d’écrire des phrases interminables aux propositions subordonnées tortueuses. Comme disent les Anglais, less is more. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut simplifier son vocabulaire.

Mais d’un point de vue littéraire, je comprends tout à fait le désarroi de Fiennes. “Notre expressivité et notre aisance avec certains mots sont diluées de sorte que la phrase avec plus d’une proposition et le mot avec plus de deux syllabes deviennent problématiques”, a-t-il affirmé au festival du film de Londres. Il constate que les étudiants en art dramatique ont plus de mal avec un texte de Shakespeare aujourd’hui qu’il y a quelques décennies.(...)

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